Pascale Perrier auteur de romans jeunesse
Condamnee a ecrireSur Ricochet :

« J’avais tout pour être heureuse, en somme. Sauf que… une pierre pleine de larmes, une pierre maudite et incassable avait pris la place de mon cœur. Je n’en pouvais plus. Avant… oui, avant, dans une autre vie, j’avais sans doute été une petite fille sage, écoutant sa maîtresse, lisant et dessinant, collectionnant les bonnes notes… Mais depuis, ma vie avait tellement changé. »
Ainsi s’exprime Emma, la jeune narratrice de ce roman qui nous raconte un moment très difficile de sa vie, un moment où tout aurait pu basculer du mauvais côté.
Depuis que son père est en prison, rien ne va plus. La mère d’Emma travaille sans cesse pour maintenir le train de vie de la famille, son frère a été éloigné et Emma n’a plus envie de rien. Elle a agressé une fille de sa classe et la juge pour enfants, qui ne croit pas à l’enfermement des mineurs, l’intègre à un protocole expérimental et la condamne à… écrire et à travailler avec un éducateur, Hugo Fauchelevent. Emma obtient aussi de sa mère de ne plus aller au collège et de travailler par correspondance. Peu à peu, Emma s’apprivoise et s’ouvre à nouveau au monde. Ses rencontres avec Hugo, son amitié naissante avec Lucas, un geek condamné à la même peine, sa découverte de la lecture et du monde d’Harry Potter, vont l’aider à se reconstruire et à être capable, petit à petit, d’affronter la vraie vie.

Sylvie Baussier et Pascale Perrier signent un bon roman à quatre mains, où elles explorent de manière sensible et fine les fêlures de l’adolescence, le temps de la révolte, de l’absence, de la famille meurtrie. Le ton sonne juste et l’on ne peut que saluer les réponses intelligentes que la justice est capable de mettre en place face à des adolescents en rupture : la vie plutôt que la prison, l’ouverture au monde plutôt que l’enfermement stérile. A lire et à faire lire, à discuter.

Catherine Gentile

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Dans la revue Griffon n°236 :

Non à ma connaissance ce « protocole expérimental » n’existe pas. Et c’est dommage !

Emma a de bonnes raisons d’être violente… mais ce n’est pas une raison pour l’être !

C’est cette contradiction qu’avec beaucoup de talent les deux auteures vont développer à travers l’histoire de cette jeune fille de quatorze ans. Comment ne pas être détruit par la violence ? la sienne et celle du monde – le nôtre, celui du collège obligatoire et de l’informatique toute puissante, celui de la rivalité, de l’argent, du mépris et de la méprise ?

Raconté à la première personne, le récit d’Emma est riche et vivant, il se dévore  et se relit. Il fait rire et il émeut, il fait penser, il fait grandir même les grands !

 MARIE FLORENCE EHRET.

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Livre "coup de coeur" du collège Weiler :
Emma a 14 ans. Depuis que son père est en prison, elle est devenue très violente. Cette fois-ci, elle a agressée une fille de son école qui se moquait d’elle et cette dernière a fini à l’hôpital. Emma est condamnée par un juge, non pas à une peine de prison comme elle le souhaitait, mais à une peine … d’écriture. Suivie par un éducateur, elle devra écrire.

 Écrit très simplement, ce livre aborde plusieurs sujets : l’adolescence et les difficultés relationnelles, mais aussi les peines de prison qui ne servent souvent à rien.

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Une critique détaillée sur le site Babelio :
Emma Darcy a quatorze ans, elle vit avec sa mère dans un bel appartement, au cœur d'un quartier chic. Et pourtant, tout n'est pas rose, c'est le moins que l'on puisse dire : suite à un comportement violent à l'égard d'une élève de son collège, elle est passée au tribunal face à une juge, Madame Pardi, qui prône les peines alternatives pour les jeunes délinquants, persuadée que ce sont les seules qui leur laissent une chance pour leur devenir. C'est ainsi qu'Emma se voit octroyer un " protocole expérimental " : elle reste en liberté, elle continuera sa scolarité mais elle est condamnée à une peine d'écriture et elle sera épaulée pour cela par un éducateur désigné par la juge. Ce n'est pas du tout la sanction à laquelle elle s'attendait : elle était persuadée qu'elle n'irait plus au collège, qu'elle serait emprisonnée et que la prison serait son refuge... comme elle est, depuis plus de trois ans, le domicile de son père...
Mon avis : « Écrire à deux, c'est frotter son style à celui de l'autre, c'est aussi verbaliser ses peurs, ses envies et son savoir-faire. Riche et déroutant à la fois. ». C'est en ces mots que les deux auteures de ce roman expliquent comment elles ont vécu cette expérience d'une écriture à quatre mains. En effet, « Condamnée à écrire » est le fruit de leur première collaboration, mais d'autres s'en sont suivies. On suit avec intérêt l'histoire de cette adolescente torturée, aux prises avec la justice, et dans l'obligation de s'amender. En effet, les éléments qui l'ont amenée à la violence ne nous sont dévoilés que peu à peu au fil des pages, au fur et à mesure de son propre parcours, de sa propre analyse, et de ses propres découvertes. Depuis que son père a été incarcéré suite à une fraude financière par le biais d'internet, son frère ainé a été envoyé en Angleterre pour poursuivre ses études et sa mère travaille d'arrache-pied pour continuer à subvenir aux besoins de la famille qui a toujours évolué dans un milieu aisé ; laissant, en cela, Emma dans une grande sensation de solitude et avec des besoins de rébellion. Sans trop vouloir vous en dire plus, sachez cependant que ce récit décrit avec justesse toutes les souffrances éprouvées suite aux méfaits du père, mais aussi le poids des non-dits, le lot de questionnements qu'il entraîne inévitablement et, surtout, ce sentiment de culpabilité énorme qui colle à la peau d'Emma… On est également amené à réfléchir sur le devenir de ceux qui connaissent la prison, les EPM – établissements pénitentiaires pour mineurs -, ou qui bénéficient d'une peine alternative. L'éducateur, Hugo Fauchelevent, est là sans peser, il mise sur la découverte du monde à travers les musées, les spectacles d'opéra, mais surtout sur l'ouverture aux autres … Quand à l'altercation qui a eu lieu entre Emma et sa camarade de classe, celle qui tient lieu d'élément déclencheur dans le roman, elle permettra probablement à pas mal de jeunes de se reconnaître dans une situation qui leur a été douloureuse… et à laquelle ils ne savaient comment répondre, jusqu'au jour où… Je sais qu'il y a, en médecine, des traitements thérapeutiques et d'autres, tout aussi nécessaires, les traitements préventifs. Je ne peux m'empêcher d'espérer que cet ouvrage aura également un pouvoir préventif, dissuasif, sur ceux qui le liront.
A lire également, sur le milieu carcéral, "Garde à vie" d'Abdel-Hafed Benotman, roman plus fort et plus noir puisqu'il aborde les peines d'emprisonnement des mineurs.
Pour les plus jeunes, "Derrière le mur" d'Isabelle Carrier (auteure) et d'Elsa Valentin (illustratrice) peut s'avérer être un album très utile pour accompagner un enfant dont le père est incarcéré.
Public : à partir de quatorze – quinze ans, mais sans autre limite d'âge, si cela peut permettre une éventuelle prise de conscience, et aboutir sur une remise en question.

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Sur la radio et le site Opalivre
ROMAN - Dès 14 ans
de Sylvie Baussier et Pascale Perrier
Éditions Oskar - 12,95 €

Emma a 14 ans. C’ est une adolescente mal dans sa peau, qui au collège vient d’agresser violemment une autre élève.
Elle est condamnée par une juge des enfants à purger une peine un peu particulière : une peine d’écriture.
C’est un éducateur, Hugo qui est chargé de son suivi, ainsi que de celui de deux autres jeunes en difficulté.
Issue d’un milieu favorisé, Emma supporte mal l’absence d’un père qui purge une peine en prison, d’une mère toujours très occupée et de son grand frère étudiant en Angleterre.
Elle ne supporte pas non plus les moqueries des élèves du collège, qui provoque chez elle une phobie scolaire compréhensive.
Enfin elle présente un profond sentiment de culpabilité, persuadée que par sa faute elle a précipité l’arrestation de son père.
Par l’action de son éducateur, Emma va apprendre à tisser des relations et à mieux maîtriser ses pulsions.
Elle va aussi découvrir le plaisir de la littérature.

Écrit à quatre mains, ce roman échappe au cliché : délinquant = ado de milieu défavorisé et souvent étranger.
Il ne manquera pas de toucher les adolescents.
Il apporte en effet un éclairage intéressant sur les souffrances et l’incompréhension dont ils se sentent souvent victimes et montre également un fonctionnement de l’institution judiciaire plus soucieuse de prévenir et guérir que de punir.

A recommander à partir de 14 ans
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Sur le site "Croq'livre" :

Ce qu’elle voulait, Emma, c’est aller en prison. Comme son père. De toutes façons, elle est tellement mal dans sa vie, sans son père, sans son frère parti en Angleterre, avec ses camarades qui se moquent de la fille du voleur. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle est devant le juge. Agression, violence. Mais son jugement lui réserve bien autre chose que la prison : une obligation de lire à son éducateur des textes de son cru... Écrire, quelle idée grotesque ! Et pourtant…
Beaucoup de secrets, de non dits dans l’histoire d’Emma. Par l’écriture et les rencontres, avec son éducateur, avec Lucas également suivi, elle sort peu à peu de la rage qui l’habite et la déroute. Lorsque la juge et l’éducateur sont mis en cause pour leurs méthodes alternatives et dites laxistes, Emma et Lucas devront s’extraire de leurs propres problèmes…
Un roman prenant et intéressant sur la justice et son rôle : doit-elle être punitive ou privilégier la réinsertion ?

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Sur le site "Dimension ado" :

L’avis du comité : A découvrir. Un roman touchant sur le parcours d’une mineure laissée à elle-même.